L'avis en vrac !

Les règles, ce tabou, on en viendra tous à bout !

Si toi aussi tu chantes ce titre comme si tu étais Régis Laspalès dans « le pari », tape dans ma main (virtuellement)

Mais n’empêche, c’est vrai, non ? Les règles, c’est -encore- tabou.

Un tabou, d’après notre cher dictionnaire Le Robert, c’est « ce sur quoi on fait silence, par crainte, par pudeur ». On pourrait rajouter « Pour des raisons de croyance, de religion, de vie ou de mort » (« Les règles… quelle aventure! » Elise Thiébaud, Mirion Maille, La ville qui brûle). De vie ou de mort. Carrément. Mais on a peur de quoi, au juste ? D’un phénomène physique naturel qui concerne des millions de femmes dans le monde ? Ben oui. Le monde ne tourne pas rond ou quoi ? Je ne vous apprends rien.

Comme toujours, la littérature jeunesse s’empare de sujets qui ne sont à priori pas les plus évidents à traiter (pour eux) ni à réceptionner (pour nous). Mais elle nous offre des petites pépites de lecture. Ce genre de lecture qui te divertit mais qui, en plus, te fait sacrément réfléchir.

J’ai envie de vous présenter trois ouvrages aujourd’hui. Trois ouvrages qui explicitent les règles. Je vais le faire vite mais bien car ici, vous êtes dans la nouvelle catégorie « l’avis en vrac » du blog. Je suis sensée écrire un article court et percutant. J’ai la pression car j’ai une très légère tendance à m’égarer… sur de longues longues longues pages. On va voir si je m’en sors bien, pour une première.

Vous êtes prêts ? C’est parti !

Les règles de l’amitié / Lily Williams, Karen Schneeman / Jungle

Cette bande dessinée est traduite de l’américain. Mais ce qu’il se passe dans ce lycée? Cela pourrait arriver n’importe où. Une jeune fille, nouvellement arrivée dans cet établissement lambda des Etats-Unis, est moquée puis harcelée car son pantalon a été tâché par le sang de ses menstruations. Trois autres adolescentes vont lui venir en aide. Ce sera le point de départ pour mener une révolution -à leur magnifique façon- dans cet établissement plus prompt à financer les tenues des sportifs que des distributeurs de protections hygiéniques dignes de ce nom. Le football avant la santé ? Ça se discute, éventuellement. Nier un besoin vital ? Ça non, ça ce n’est pas possible.

Cette bande dessinée aborde le sujet des règles de manière feel-good grâce à ce touchant quatuor d’adolescentes. Elles sont géniales, vraiment. Toutes différentes. Toutes semblables à nous, aussi. Elles cheminent distinctement sur leur petit bout de chemin de leur petite vie mais ensemble, elles le font grandement bien. Le pouvoir de la sororité.

Il y a maintes réflexions autour des règles dans ce livre. L’une des jeunes filles tient un blog, elle y narre leur histoire depuis quasiment la nuit des temps, les préoccupations qui peuvent en découler, également. Comme l’endométriose, par exemple, car oui, l’une des jeunes filles en souffre et comme beaucoup de personnes atteintes, elle est seule avec sa souffrance. Jusqu’à ce que…

Ces adolescentes nous donnent une sacrée leçon ; il ne faut pas se contenter d’un truc nul et injuste juste parce que truc nul et injuste a été décidé par une instance à priori supérieure. Il faut lutter. Et si cela doit passer par quelques complications et imprévus, qu’à cela ne tienne, l’amitié, avec son évidence, les fera passer avec davantage de douceur.

Les règles… quelle aventure ! Elise Thiébaut et Marion Maille / La ville qui brûle

Quand une journaliste féministe rencontre une autrice et dessinatrice féministe ainsi qu’une maison d’édition génialement engagée, il en résulte un livre indispensable. Pour toutes ET tous !

« Les règles, quelle aventure » c’est un documentaire que vous n’avez jamais pu découvrir auparavant car il n’existait pas, tout simplement. Et il manquait. Avec un peu d’humour et de la pédagogie -pas celle qui est didactique, là, qui dit que c’est comme ça et pas comme ça, et que- il accompagnera toutes les adolescentes qui ont pléthore d’interrogations, souvent sans réponse. Cela parait évident ? Pourtant, un accompagnement bienveillant, ce n’était pas gagné, hein.

« Les règles ont longtemps été un instrument qui a permis d’opprimer les femmes et de leur donner l’impression qu’elles étaient impures et capables de moins de choses que les hommes. »

Ce livre documentaire est drôlement intelligent. Il permettra aussi à TOUS -je le redis fortement ici mais c’est si important- de comprendre les enjeux sociétaux et culturels induit par les règles. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup à saisir et beaucoup, beaucoup, beaucoup à déconstruire.

C’est beau, le rouge / Lucia Zamolo, Rita Lamontagne / La Martinière Jeunesse

Ce livre, ô que je l’aime. Encore un objet-atypique-non-identifié-mais-tellement-inspiré-subtil-géniallissime. C’est un livre documentaire. A moins que ce ne soit un roman graphique ? C’est surtout un beau récit. Un récit qui est comme un cadeau que l’autrice nous offre tant on sent que la sensibilité qui en transparaît est sincère et a été vécue. Tout est parfaitement décrit et magnifiquement illustré. Ou comment mettre -enfin- des mots et des dessins sur toutes ces émotions ressenties avant, pendant et après les règles. On peut même les apprivoiser ces émotions qui nous caractérisent mais qui peuvent agacer voire heurter certains. T’es de mauvaise humeur, tu vas encore avoir tes règles ou quoi ? Merci de ta compréhension, sincères salutations. Ben non, va prestement te faire cuire un p’tit œuf toi qui dit ça. Tu n’as rien compris, en fait ? Et bien prends ce livre en main et ne fais pas que t’en étonner. Lis-le. Tu verras, il génial.

Romans pour préados

Les filles montent pas si haut d’habitude / Alice Butaud / Gallimard Jeunesse

C’est marrant parce que la première chose à laquelle je pense en lisant ce titre, c’est à ce que dirait ma maman adorée si elle le voyait. « Les filles NE montent pas si haut d’habitude ! Encore une fois, ils ont oublié la négation ». Je l’imagine scander ça à la pièce silencieuse et je m’imagine moi sourire légèrement parce que j’aime bien quand elle râle, ma maman. Elle est très, très à cheval avec la langue française. Et avec les bruits que l’on peut faire en mangeant, également. Il faut faire attention à ne pas mâcher la bouche ouverte et une fois qu’on a avalé notre cuillerée de spaghettis bolo (ou plutôt de blanquette de veau) bien comme il faut, on peut s’exprimer, mais il faut parler correctement. Je souris mais ce n’est en rien méchant ni même ironique parce que je fais un peu ça aussi, avec mes enfants. Je fais comme ma maman. Elle me manque, là, maintenant.

Pourquoi ce titre ? Pour tout vous dire, je ne suis pas hyper convaincue par celui-ci. Il ne reflète pas exactement le contenu du livre. Même s’il n’est pas hors-sujet, vous le comprendrez rapidement. Même s’il est chouette, hormis bien évidemment, l’absence de négation, hein maman ? Ce titre, c’est vrai, il nous annonce la couleur. Dans ce roman, il est question d’une fille particulière et d’une fille en particulier. Elle ne correspond pas à l’image que l’on se fait faussement des filles. Elle est le genre de fille que tu ne rencontres pas tous les jours. Le genre de fille qui a confiance, qui marche droit devant elle (je ne sais pas pourquoi j’ai la voix de Dori quand elle chante « nage d’roit d’vant toi nage d’roit d’vant toi » à Némo, excusez moi, il fallait que ça sorte) et qui sait exactement ce qu’elle veut. Elle est celle qu’on aimerait toutes êtres, celle qu’on devrait toutes être. Celle de la couverture. Jugez par vous même.

J’aime tellement cette couverture, avec Elle. Détermination. Tête haute. Liberté. Bonheur. Merci François Ravard.

Même son apparition dans le récit est incroyable. Quand Timoti la voit pour la première fois, il est à la fenêtre de son immeuble. Il n’est pas bien sûr de ce qu’il aperçoit car, est-ce possible ? J’aime tellement sa réaction face à cette jeune fille libre, qui se contrefiche du regard des autres, qui n’hésite pas à s’exprimer haut et très fort et qui ne porte même pas de chaussures. Ben ouais.

La fille à la queue-de-cheval virevolte autour de la tondeuse à gazon. Elle agite un bras en l’air et pousse des cris guerriers (…) Elle a peut-être la rage ?

J’adore. C’est si joliment drôle. L’une des plus belles premières apparitions de personnage que j’aie pu lire jusqu’alors. La rencontre entre nos deux héros n’est pas banale non plus. Elle leur ressemble. Haut d’un arbre VS fenêtre d’un immeuble. Vous devinez qui est où. On comprend mieux le titre, au passage.

Et alors, elle s’appelle comment cette jeune fille ? Petite devinette extraite du roman. Si vous êtes plutôt calés en mythologie (romaine, ici), ça devrait le faire :

Indice perso qui vaut des points : C’est une déesse badass – et notre Miss France actuelle se prénomme ainsi. C’est assez insolite d’ailleurs, quand on y pense. Le premier qui met la réponse en commentaire aura mon respect éternel – et une tablette de chocolat si je vous connais dans la « vraie vie » (oui, je m’exprime comme une candidate de télé-réalité)

Timoti, il est l’exact opposé de cette jeune fille au nom de déesse. Il porte d’ailleurs un nom de shampoing. C’est dire. Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas du genre meneur. Et encore moins du genre cool :

Ok Timoti, tu n’es pas le seul à employer le mot chouette, je trouve moi-même ce mot hyper chouette et je l’emploie tout le temps

Timoti est plutôt du genre à tout programmer pour éviter que, à se sécuriser parce qu’on ne sait jamais, à poser mille questions pour comprendre à tout prix. Son père, avec lequel il vit exclusivement, ne veut jamais répondre à celles qui importent vraiment. Il tourne tout à la dérision ou bien il occulte. C’est moche et ce n’est en aucun cas ce dont a besoin Timoti. On parle de besoin vital, en vérité.

Le jeune garçon a un quotidien bien réglé. Il ne va pas à l’école, la faute à une phobie scolaire mais il apprend tout et retient tout. Grâce aux livres, à l’observation, à l’expérimentation. Cela lui convient très bien. Il n’a pas de vie sociale comme les gamins de son âge mais il s’évade dans les poésies qu’il écrit. Je ne juge pas. Je comprends. J’étais un peu comme ça, moi aussi. Je m’asseyais sur le rebord de ma fenêtre, au premier étage de ma maison d’enfance située dans un petit village alsacien et j’écrivais toutes mes pensées dans un carnet ou alors je rédigeais des lettres d’amour que j’envoyais – avec un timbre et tout ça – ou pas. J’avais une vision très romanesque de moi-même et de moi-même qui écrit. Cependant, je savais exactement quel pouvoir et quelle force l’écriture pouvait avoir sur ma vie. Comme Timoti. Comme pas mal de gamins un peu mal dans leur peau, un peu rêveurs et pénalisés parce qu’ils le sont. Beaucoup se reconnaîtront dans ce personnage.

Alice Butaud trompe très joliment et très malicieusement ses lecteurs. Car ces personnages ne sont pas si antinomiques. Ils ont peut-être des traits de caractères opposés mais il y a des ressemblances qui les relient. Leur rapport à l’école, par exemple. Timoti souffre de phobie scolaire et Elle, elle ne trouve pas sa place au sein de cette Institution qui ne lui correspond clairement pas :

L’école me hait ! Je suis hyperactive, hypersensible, hyper-tout. Je ne colle pas avec l’école.

Voilà, voilà.

Ils sont aussi liés parce que l’un a des questions et l’autre a des réponses. Parce que… Ah ça, c’est l’énorme révélation du roman. Une grosse ficelle dans un récit délicat. Un imbroglio de folie (poke petit pléonasme ou quoi que ce soit d’autre). Ce n’est pas si important. L’important, c’est la quête. Qui passe par une grande aventure, un truc un peu dinguo qui permet, une fois les angoisses et les côtés pratiques réglés, de se sentir libre et peut-être heureux, qui sait ? Cette aventure initiatique, Timoti ne l’aurait pas tentée sans Elle mais il le fait.

La vérité, Timoti l’obtiendra et la parole sera libérée. Quel soulagement attendu. Cette issue bienvenue explose d’optimisme et de rires. Parce que oui, l’histoire se termine par un fou-rire. Elle ne pouvait pas se clore autrement.

Je l’aime beaucoup, ce roman. Il est curieux, fantasque, peut-être bien trop peu probable, mais qu’importe. Il est empli de poésie, aussi. De débats sur les grenouilles et les contes de fées, sur le changement, sur la mesure des risques que l’on prend, sur les princesses mollassonnes (team Timoti, hé oui) sauvées par des princes (team Elle, ben carrément). J’aime autant les détails drôles et véridiques (qui n’a jamais fait un voeu à 11h11 par exemple ?) que la grande réflexion en fil rouge sur l’Identité (qui suis-je ? Telle est LA question). Et tout est abordé avec beaucoup, beaucoup de sensibilité.

C’est un très beau roman sur l’enfance. Qui nous montre que toute enfance peut très bien aboutir au monde des adultes sans faux-semblant, sans mensonge mais avec, logiquement, de la sincérité, un peu de rêve et de folie et surtout, oui surtout, avec une évidente et absolue Liberté.

Romans pour ados

Rose Rage / Illana Cantin / Hachette Jeunesse

« Rose Rage » d’Illana Cantin, c’est l’un des romans lus dernièrement qui m’a le plus marquée. On comprend en voyant la couverture qu’on ne lira pas un récit englué dans de bons sentiments avec des clichés qui pleuvent et pleuvent et pleuvent. Mais qu’il s’agira d’un combat ou peut-être de combatS menés par une fille en particulier – mais en fait par tant d’autres, on le verra. Y aura de la rage, quoi.

La rage. C’est une colère démesurée. Ou, plus scolairement parlant, dixit Le Robert, un « état, mouvement de colère ou de dépit extrêmement violent, qui rend agressif ». Ben oui, mais parfois il y en a des raisons, d’être agressif. Et la colère peut être saine et même nécessaire. Il faut dire que le déclenchement de la rage, dans ce roman, s’explique avec évidence :

Présentation de l’éditeur

Il y a cet « évènement » marquant car inacceptable. Une fille a été renvoyée de son établissement scolaire parce qu’elle a été agressée sexuellement. C’est clairement une injustice. Qui aurait pu passer inaperçue comme tant d’autres violences. Et ça, c’est énoncé dès le début du roman.

Extrait du roman

Je ne vais pas vous refaire l’histoire des injustices faites aux femmes, il y a des tas de choses que l’on sait, que les salaires ne sont pas les mêmes, que les filles sont moins représentées et reconnues dans les milieux sportifs, qu’elles s’interdisent d’exercer des carrières scientifiques, que leur temps journalier passé à effectuer des tâches domestiques est exorbitant, que leur place en politique est très loin d’être prégnante. On continue ? Il ne faut d’ailleurs pas se contenter de ces constats. Il faut les dénoncer, bien sûr. Mais il faut également relever ces injustices ordinaires comme celles énoncées dans l’extrait ci-dessus. Ordinaires car ancrées dans le quotidien comme si elles étaient normales. Les filles qui ont leurs règles font du cinéma, les gens sont plus conciliants avec les garçons, bref « les femmes sont moins bien loties que les hommes ». Et le roman d’Illana Cantin en parle dès le début. Cash. La vérité éclate et n’en finit plus d’interpeller. L’autrice évoque d’ailleurs d’autres situations. Quand on les lit, quand on est une femme, bien évidemment qu’on se dit « p…, moi aussi je l’ai vécu ou je l’ai vu, ça ». Petit exemple : « les commentaires sexistes dans les repas de famille », « les débats inutiles sur les réseaux sociaux », « les pubs pour vendre des voitures qui exhibent des bimbos ». La vérité éclate, c’est écrit noir sur blanc. Qu’en faire alors, quand on ne peut plus l’ignorer ?

Que va en faire Rachel ? Cette jeune fille, bonne élève, très scolaire, pas mal timide, journaliste en herbe ? Elle va faire quelque chose qui la surprend : elle va ameuter du monde, des tas de lycéennes -mais pas que- pour protester contre l’injustice suprême et toutes les autres. Grâce à elle et malgré elle, car cela la dépasse. Rachel va relever bien des défis surprenants pour mener à bien un combat qui est un combat universel. Quelle héroïne ! Son parcours initiatique est passionnant et démontre aussi que non, les filles timides ne sont pas des cruches ou des personnes associables (petite dédicace à moi-même). Tout le monde peut y arriver, avec ses propres moyens et ses propres motivations. Bref, Rachel elle est badass. Elle l’a toujours été mais ça devient carrément évident au fur et à mesure de la lecture.

Autour d’elle gravitent des tas de personnages absolument incroyables. Qui, il faut le dire, ont vécu des trucs plus ou moins compliqués et parfois tus – coucou les tabous. Franchement, il y a des passages qui sont durs à lire, à imaginer, mais ils deviennent beaux parce que les révélations sont accompagnées d’écoute, de soutien, d’étreintes. C’est la puissance de la sororité. Je pense souvent à cette phrase magnifiquement juste issue du roman : « j’ai alors réalisé que, dans les nombreux moments de solitude que j’avais vécus en tant que femme, j’avais en réalité toujours été accompagnée par des milliers d’inconnues ». Vous comprenez pourquoi elle me trotte dans la tête. Elle me donne même des frissons tellement elle me parle.

Il n’y a pas que des filles qui entourent l’héroïne. Ben oui, sachez le, le féminisme n’est pas une affaire de femmes ! Ce n’est pas un gros mot non plus, ça c’est moi qui le dit.

Alors, leur combat va-t-il permettre à ces lycéennes de changer les choses ? Disons, sans trop en révéler, qu’obtenir le but espéré, c’est important, mais que l’essentiel c’est la lutte. Parce que c’est la lutte qui fait bouger les consciences, qui bouscule les préjugés et qui fait grandir. L’important, c’est ça. Et lutte après lutte, il y aura peut-être un résultat universellement partagé, l’égalité. Attendez, je vais mettre une majuscule. L’Égalité.

Sinon, vous avez vu ? Le titre c’est « Rose rage ». C’est marrant -ou du moins insolite- parce qu’au moment où je vous écris ces lignes, dans la véranda d’une petite maison perdue en Haute-Saône, j’aperçois trois filles qui jouent ensemble dans la rue et elles sont habillées en rose de la tête aux pieds. L’image que j’ai sous les yeux est jolie. Elle est presque poétique parce que ces fillettes soufflent dans un truc qui fait des bulles et les bulles s’envolent dans le ciel ensoleillé tandis qu’elles s’amusent. Mais je ne peux pas m’empêcher de me questionner : seront-elles toujours insouciantes ? C’est la question légitime que je me pose. Alors je fixe cette image dans ma tête et j’espère fortement, pour elles et toutes les autres. J’essaye de m’en convaincre. Mais j’ai envie de dire…

Soyons en colère ! Et apprivoisons cette colère qui est une véritable force. On en a même besoin.

Extrait du roman – photo imparfaite prise par moi-même, c’est cadeau !

Tout le monde devrait lire ce roman. Il nous permet de comprendre. De ne pas nous contenter de simplement savoir. Il n’y a pas de petites ou de grandes injustices. Il y a injustice. Il n’y a pas de petites ou de grandes violences. Il y a violence. Et au milieu de tout ça, il y a de l’authenticité, de l’émotion. Il y a la sororité. C’est beau.

Je pense à ma grande fille. A mon fils aussi. Je l’éduque pour qu’il puisse lui aussi participer à la construction d’un monde meilleur. Et je pense à ces trois petites filles qui jouent innocemment. Ne restez pas passif, regardez, comprenez, parlez, criez si ça peut aider.

On referme le roman. On revient au début. On lit la dédicace. Et tout se clôt de manière évidente.